On impose le silence à mes blessures,
Elles provoquent la fuite, le regret, le rejet,
Les seuls à trouver grâce à ses yeux,
Sont mes sourires et mes faux éclats de rire,
Que faire de mes souffrances inavouables?
Quand les banalités du quotidien
Trouvent une oreille plus attentive
Que mes confidences sur les tortures
Qui m’entraînent doucement, péniblement
Vers le monde obscur, vers la vallée de la paix…
Quand mon souffle lui-même dérange
Et rappelle tant de remords à l’autre,
Je vous le demande, que faire de ces torrents de larmes
Qui me dessèchent les os et m’inondent l’ame?
Si seulement il était possible d’en parler,
Me décharger de cette amertume
Qui me fait plier douloureusement
Sous les souvenirs d’un bonheur passé.
Oh! Que ne donnerais-je pas pour revivre
Ne serait-ce qu’une seule de ces journées de folie?
Que ne ferais-je pas pour te les rappeler?
Si tu es encore humain, le même que j’ai tant aimé
Et qui m’a tant adorée, un jour tu t’en souviendras.
Enfin, pardonne-moi ces mots qui font peur,
En plus d’offenser la belle langue de Molière,
Mais que veux-tu, pour seule consolation,
Tu ne me laisses plus que ces phrases mal ficelées
Pour exprimer nos glorieux rêves assassinés.
Nina Jo